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22 mai 2010 6 22 /05 /mai /2010 15:53

Fredrick.

 

 

Deuxième jour de classe.

6 : 40

 

La routine reprend peu à peu sa place dans la vie quotidienne des élèves.

Une tasse de café à la main, la tête dans le cul, le regard fixé sur sa télé, accroché aux infos…

Flash spécial :

Une incroyable course poursuite a eu lieu hier soir dans les rues de Nedé. Il semblerait qu’une poignée de motards ait parcouru les rues de ville en long, en large, et en travers, en semant les forces de polices lancées à leur poursuite. Leurs motivations sont obscures. Selon un témoin visuel, les protagonistes courraient après une sacoche. Est-ce un nouveau jeu urbain, une sorte de rallye poursuite à moto ? La sacoche était elle un élément du jeu, une sorte  de témoin à se faire passer pour gagner, ou bien l’enjeu de celui-ci ? Quel est son contenu, s’il y en a un ? Les motards font parfois des choses stupides, mais, là, ils maniaient leurs engins en virtuoses et semblaient connaître parfaitement les lieux dans lesquels ils évoluaient. Voici quelques images filmées par des passants sur leurs holo personnels.

C’était Kira L. Ryuku, pour NI-TV.

 

Les images qui suivirent coupèrent littéralement le souffle de Senken. Les motards avaient des trajectoires parfaites, et roulaient à une allure phénoménale.

Petit ralentit du réalisateur : deux motos semblent décoller de chaque coin de l’appartement pour se croiser quasiment au dessus cinéaste amateur, donc, au dessus de la tête de Senken et des millions de gens qui regardent les infos en ce moment, car ils visionnent les images dans la configuration dans laquelle elles ont été filmées…

Les deux motards, au moment de se croiser, se font un petit geste de la tête, et se font passer la fameuse sacoche.

Le cœur de Senken s’arrête de battre un instant. Une goute de sueur glacée dégouline le long de son échine.

Il a les yeux écarquillés.

Merde ! C’est pas possible ! Y’a des gars qui font ça en vrai !

C’est le motard qui pense. Incroyable. C’est incroyable de voir ça.

Il est lui-même un excellent motard. Il sait apprécier les performances qu’il vient de voir.

Il hallucine en voyant que des gars sont capables d’un tel sang froid.

Bon sang, il va falloir qu’il voie les potes, ce soir, et qu’ils aillent s’entraîner un peu. Si d’autres sont capables de le faire, eux aussi devraient y arriver.

 

Merde ! Je vais encore être à la bourre !

 

Prise de risques : Maximum.

Vitesse : maximum

Nombre de victimes : aucune

Risques de grosses gamelles lors du trajet : 7

 

Mais pourquoi je veux autant arriver à l’heure en cours ? Je débloque, ma parole !

 

Fredrick… Il faut que je le voie avant le début des cours…

 

Arrivé au bahut, Senken gare sa moto à l’arrache.

Il cherche frénétiquement Fredrick du regard.

Des têtes de premier de la classe…

Des gonzesses…

Plus tard ! J’aurai tout le temps de les mater plus tard. Aujourd’hui, c’est Fredrick, ma cible !

Le nerveux…

Pas aujourd’hui. Non… pas maintenant… A midi, je lui fais sa fête. Là, c’est Fredrick que je veux !

Le prof de maths…

Je lui ferai la peau, un jour… MERDE !!! Il est passé où, ce con de Fredrick ?!

 

Enfin, il l’aperçoit. Appuyé contre un mur, en retrait du groupe, en bon inadapté qu’il est. Incapable de nouer des relations d’amitié saines… Incapable de provoquer la sympathie ou l’admiration chez les autres. Inutile de parler de respect.

Tiens ? Qu’est ce qu’il branle ? Il est homo, ou quoi ?

Fredrick était en train de regarder pour le moins fixement un gars.

Hein ? Un nouveau ? Je suis sûr que je l’ai déjà vu quelque part.

Le nouveau en question était lui aussi un accro à la solitude, mais, contrairement à Fredrick, lui, il l’assumait, la recherchait, et la provoquait. Fredrick se contentait de la subir, impuissant.

Il a l’air bien sombre, le gonze…

Ah ! Je sais ! C’est le gars que j’ai croisé devant le bureau du sous-dirlo hier !

 

Senken s’approche, le casque à la main, de Fredrick et du nouveau.

« Oh ! Toi ! Monsieur « Je-me-la-joue-dark-de-chez-dark ! » Si tu crois que tu vas te la jouer caïd ici, tu te plantes… »

Un bon coup de pied dans le ventre de Fredrick, sans quitter le gars des yeux… Histoire qu’il voie comment ça marche.

Fredrick se plie en deux sous l’effet de la douleur, et pousse un petit cri vite réprimé sous l’effet conjoint de la surprise et de la souffrance.

Je-me-la-joue-dark-de-chez-dark regarde Senken sans broncher.

Il se contente de hausser les épaules avant de lâcher un petit « pfff » méprisant au motard.

Il tourne les talons et se barre.

 

Senken est abasourdi.

Il passe ses nerfs sur Fredrick, pour s’assurer que ce dernier n’ait pas la mauvaise idée d’aller raconter à tout le monde qu’un gars à osé lui tenir tête sans subir de représailles (pour le moment…)

« Tu vois, mon petit Fredrick… on reprend les bonnes vieilles habitudes… Cette année encore, tu vas morfler… »

 

Mais son esprit n’était pas à ce qu’il faisait subir à Fred… Il pensait à Je-me-la-joue-dark-de-chez-dark, et à ce qu’il allait bien pouvoir trouver pour le remettre à sa place.

 

 

 

 

 

 

 

8 : 00

 

En nage, et essoufflé, vu les efforts qu’il a dû déployer pour dérouiller Fredrick, Senken entre en classe.

 

Une journée de cours de plus.

Des cours à la con, des profs qui essayent de vous faire rentrer dans le crâne des tonnes de trucs qui ne servent jamais à rien dans la vraie vie. Qui a besoin de calculer la dérivée d’une fonction, résoudre un système d’équations à l’aide du pivot de Gauss, tracer des fonctions affines… ? Qui calcule des cosinus ? Qui utilise, ne serait-ce qu’une fois en 10 ans, le théorème de Pythagore, ou celui de Thalès ? Qui se sert d’une équerre ?

Oh ! Certes, ces gars, Pythagore, Thalès, Gauss… et tous les autres… sont des putains de géni. Leurs découvertes ont permis à d’autres géni d’inventer le fil à couper l’eau tiède, le moule à vent, l’éplucheur d’oiseaux, le rape-soleil, et tout le tralala…

 

L’éplucheur d’oiseaux… L’image est intéressante…

 

Laisser son esprit divaguer, s’éloigner de cette morne et taciturne salle de classe.

Les murs ont des oreilles… Si seulement ils avaient des bouches ! Qu’est-ce qu’on se marrerait ! Ils pourraient eux aussi dire aux profs qu’ils font chier tout le monde… Et on ne pourrait pas les virer, sinon le bahut s’effondrerait… Ils ne pourraient pas prendre la porte, puisqu’elle est déjà en eux !

 

Senken se marre tout seul dans son coin.

Merde, faut que j’arrête, là… J’suis trop con !

 

  

 

 

 

 

17 : 00

 

Un énorme soupir de soulagement.

Des courbatures plein le dos…

Senken en a plein le cul de sa journée de merde.

Faut que j’aille faire les courses… J’ai plus rien à grailler…

 

Il retrouve avec délice sa bécane, l’enfourche comme il enfourcherait sa copine s’il en avait une, et se propulse au 7èmeciel en forçant son cerveau à lui balancer de fortes décharges d’adrénaline dans les neurones.

Il fait le grand tour pour aller à la supérette. Il veut conduire, retrouver cette sensation… l’impression de ne faire qu’un avec le bitume… Il veut avaler toujours plus de kilomètres d’asphalte…

 

Il arrive enfin.

Le vigile, à l’entrée, le regarde d’un air plus que soupçonneux…

Il fait le plein de plats instantanés.

Il aperçoit à un moment un gars, un géant, plutôt, qui fait des courses. Le type zone un moment devant le rayon de la bouffe pour clebs. Il est grand, et porte un grand cuir qui lui arrive aux chevilles. Il porte d’étranges lunettes rondes qui ne font que le tour de ses yeux. Il a un holo spécial, qui est directement relié à son cerveau…

 

Il peut se connecter instantanément… Son holo est une extension à son cerveau… J’avais lu un truc comme ça dans un bouquin de science fiction… « Psycho-histoire en péril», de Donald Kingsburry… Lui, il appelait les holo des « fams », mais, en gros, ça revenait au même… ça amplifiait les capacités du cerveau auquel c’était relié… J’ai entendu parler d’essais pour connecter des holos à des cerveaux humains… Je ne savais pas qu’on pouvait faire ça à un citoyen lambda… Ce gars doit être un militaire, ou un mec haut placé. C’est pas possible qu’il ait ça, sinon…

 

 Il a l’air bizarre…

On dirait qu’il a pris trop de neurovitamines… Il est trop con, ce gars… Se charger autant en pleine journée ! Il va se faire embarquer, c’est trop sûr.

 

Soudain, alors que rien ne le laisser présager, le gars dégaine un gun aussi gros qu’un pot d’échappement, et se met à tirer dans le magasin. Par réflexe, tout le monde se jette à terre.

Des boites de conservent volent dans tous les sens, déversant leur contenu sur le sol ou les gens… Une vitrine en verre éclate en mille morceaux cristallins, qui tintent doucement en rebondissant sur le sol. Quelques cris de terreur…

Senken observe toute la scène. Il ne veut pas en manquer une miette.

Un vieux entre en courant dans le magasin et ce précipite sur le type. Le silence revient. Il tient à la main une sorte de télécommande, qu’il a connectée à l’holo cérébral du fou furieux.

Il bouge tout seul…

Le nouvel arrivant fait un check-up complet au cerveau du fou. Il teste rapidement les contrôles sensori-moteurs, ce qui explique les mouvements saccadés du corps. Le géant ressemble à une marionnette inerte. Seuls les membres sollicités par la télécommande du vieux bougent par à-coups. Le reste du corps est inanimé.

 

 

Tiens… un bras ne marche plus…

Et pour cause ! Il pend, inerte, dégoulinant de sang. L’homme ne tirait pas au hasard dans le magasin… Il a mis toutes les balles dans son propre bras.

 

Il est complètement fêlé ! Comment on peut laisser un gars comme ça entrer dans les forces de police ! C’est dans ma bande, qu’il aurait dû aller !

 

Le marionnettiste relâche sa proie.

« Quelqu’un a piraté ton holo… Comment ça se fait que tu ne t’en sois même pas rendu compte ?! Tu débloques, ma parole ! Cette enquête te fout vraiment en l’air ! Allez, viens, on se casse ! »

Le géant de relève douloureusement, se frotte un instant la nuque à l’aide de son bras valide, regarde un moment l’autre bras qui pend le long de son corps, et qui se vide de son sang.

Le vieux fait un garrot rapide.

Les deux hommes quittent les lieux.

 

Senken coupe la fonction enregistrement de son holo.

Il doit attendre de rentrer chez lui pour vérifier la qualité de l’image et du son.

Il doit se magner.

La flicaille ne va pas tarder à rappliquer, et elle risque de confisquer les images, pour étouffer l’affaire.

 

Putain ! Ça peut valoir une véritable fortune, si la qualité est correcte !

Il se hâte vers les caisses pour payer ses plats.

Une vielle est devant lui.

Merde…. Elle capte rien… Elle va à deux à l’heure…

Une fois n’est pas coutume, Senken se montre charmant et attentionné avec quelqu’un. S’il veut que la vieille dégage, il faut l’aider…

Il paye ses courses en quatrième vitesse, lâche un rapide « gardez la monnaie », et saute sur sa bécane.

Le vigile lui court après, persuadé qu’il a volé quelque chose.

Un tel empressement n’est pas concevable chez quelqu’un qui a la conscience tranquille.

 

 

Le cœur battant la chamade, Senken rentre chez lui, s’enferme à double tour, avant de se laisser tomber à même le sol, le dos collé contre le battant de la porte d’entrée.

 

Il allume son holo.

Il n’ose même plus respirer, la transpiration dégouline le long de son dos.

 

Initialisation en cours…

Plus vite, putain, plus vite !...

 

Chargement de la mémoire visuelle…

Le film est enregistré !

 

Il branche son holo sur l’holo-projecteur de salon.

 

Projection du fichier image 434667658.

 

Volume sonore très faible, pour que les voisins ne flippent pas en entendant les détonations.

La qualité est très bonne…

A un moment, Senken s’est même baissé instinctivement pour éviter une balle qui se dirigeait dans sa direction…

Merde, on s’y croirait !

 

Senken quitte l’application vidéo.

 

Il déconnecte son holo du projecteur, et pianote furieusement un numéro ultra secret… Un numéro qu’il n’a pas le droit d’enregistrer sur son phone…

 

Ça sonne…

Décroche, putain… Décroche… !

 

« Ouais ? »

« La Fouine ? C’est Moi, Senken… J’ai un truc pour toi… »

 

 

 

 

 

 

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22 mai 2010 6 22 /05 /mai /2010 15:36

Infiltration.

 

 

 

Le briefing est presque terminé.

 

But de la mission : dérober des documents secrets dans une multinationale très haut placée, et ayant des connexions plus que probables avec les organes décisionnels et exécutifs du gouvernement. La protection de la boîte est d’un niveau extrêmement élevé.

Nombre de gars sur le coup : 2.

Soutien logistique : quasi nul. Il faut faire avec les moyens du bord, et le matériel emporté au début de la mission.

 

Ce sera difficile.

 

La porte s’ouvre.

Le commandant hausse les sourcils d’un air qui ne laisse rien présager de bon pour le nouvel arrivant.

 

«  Le briefing est presque terminé. Vous êtes en retard. Je n’ai aucune envie de me répéter. Vous n’aviez qu’à arriver à l’heure. Si vous voulez crever, c’est votre problème. Des mercenaires, j’en trouve comme je veux. Vous ne me manquerez pas. »

« Bonjour à vous aussi. Je me porte à merveille, milles merci, et vous, comment allez-vous ? »

Le commandant le fusille du regard. Sa main se crispe sur la poignée de son pistolet. Jamais personne ne lui a manqué de respect de la sorte. Il meurt d’envie de tuer cet effronté. L’homme a de fortes chances de mourir durant la mission. Le commandant envie celui qui aura sa peau.

 

L’homme, d’une trentaine d’années tout au plus, porte une barbe de plusieurs jours. Pour cela aussi, le commandant aimerait le tuer. Le relâchement est la pire des choses, pour un militaire.

L’homme avec lequel le commandant était en train de s’entretenir intervient alors.

« Je le brieferai, monsieur, avec votre permission. Ce civil n’est visiblement pas un militaire dans l’âme, mais j’espère qu’il a les compétences nécessaires au bon déroulement de la mission. »

« Je vous le laisse, major. S’il vous gêne, ou si sa présence menace votre sécurité, vous avez l’autorisation de le tuer. Votre vie vaut plus que la sienne. »

« Bien, monsieur. Merci beaucoup, monsieur. »

Le barbu ne dit rien. Ma vie vaut moins que la sienne ?... quel homme peut décemment penser une telle chose ?

Avant de quitter la pièce, les deux hommes piochent un bout de papier dans une urne.

Le nom écrit dessus sera leur nom de code pour la mission.

« Te faut-il du matériel particulier ? »

« J’ai amené tout ce dont j’aurai besoin, merci. »

Sans mot dire, il ouvre les pans de son manteau de cuir et laisse entrevoir deux uzis, qui pendent négligemment contre ses hanches. Deux ceintures de chargeurs de réserve forment une croix sur sa poitrine. Un sabre, accroché dans son dos, complète l’équipement. Son holophone est trafiqué, de façon à pouvoir crypter les communications. Des lunettes de vision nocturne forment une sorte de collier autour de son cou, en attendant le moment où elles retrouveront la place qui leur est consacrée quand on a besoin d’elles.

Une rue.

Nuit noire.

Un lampadaire à uranium clignote de façon irrégulière.

Des papiers virevoltent dans le vent.

Deux hommes fument une cigarette.

 

« Quel est ton nom de code ? »

« Gandhi. »

Petit rire de la part des deux hommes.

« Gandhi ? Avec ce sabre, ces uzis et tous ces chargeurs ? Quelle blague ! »

« Et toi ? Quel est ton nom de code ? »

« Ravaillac. »

« Le tueur de rois… »

 

Les cigarettes se consument peu à peu. Le militaire rompt le silence le premier.

« Comment allons-nous attaquer la base ? »

« Nous n’allons pas attaquer la base. »

« Que dis-tu ? Tu es payé pour attaquer cette base ! Tu ne vas tout de même pas te défiler ! »

« Erreur. Je suis payé pour faire une mission. Hors, ce que vous me demandez là n’est pas une mission. C’est de la connerie. Vous n’êtes pas des militaires. Les militaires, les vrais, bossent avec la boîte que vous me demandez d’attaquer. De deux choses l’une : soit c’est un piège, soit vous vous faites passer pour des gens que vous n’êtes pas. Je ne bosse pas avec des gars qui se foutent de ma gueule. J’ai bien envie de prendre pour moi les paroles de ton « commandant » et te faire la peau, Ravaillac. Ta vie de menteur vaut décidément moins que la mienne, à mes yeux. »

Le canon du uzi luit par intermittence, sous les éclairs capricieux du lampadaire. 

« Il y a une troisième explication. »

« Laquelle ? »

« Tu viens de subir un test. Et tu viens de le passer avec succès. On n’embauche pas les crétins qui ne se rendent pas comptent qu’il y a un truc qui cloche. Tu as raison. On n’est pas des militaires. On te recontactera quand on aura besoin de toi. Et, la prochaine fois, tache de te pointer à l’heure au briefing. Le boss risque de ne pas tolérer un deuxième retard. »

 

 

Bon, et bien… en fait, cette mission a été bien plus simple que prévu…

C’était de l’argent facile…

La deuxième, par contre, risque d’être quelque peu différente.

Chaque chose en son temps.

Carpe Diem.

S’il parlait latin, c’est certainement ce que Gandhi aurait dit, non ?

 

 

 

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22 mai 2010 6 22 /05 /mai /2010 12:35

Mal au crane...

Le Soleil cogne sur nos têtes depuis... je ne sais combien de temps. 

J'ai maaaal...

Je me frotte la tête.

Ça gratte... 

Je retire des écailles de sang séché de mes doigts.

Je sens une croute dure sur le côté de mon front.

C’est elle qui me gratte.

Ça devait être mon sang, qui me couvrait le visage et les mains…

Qu’est ce que j’ai foutu, pendant mes trois jours de démence, pour me couvrir de mon propre sang ?

Prise d’un affreux sentiment, je me palpe rapidement.

Non… Il ne me manque rien…

Il ne m’a rien mangé…

 

 

On continue.

On marche.

Sans arrêt.

On suit le Soleil.

On le poursuit.

Sans cesse.

Je n’essaye plus d’expliquer à Gilgamesh que ça ne sert à rien.

Qu’il finira par disparaître à l’horizon, et qu’il réapparaîtra de l’autre côté demain matin.

 

Il veut le rattraper.

Lui parler.

 

 

Je ne fais plus attention à l’étrange couleur de l’astre qui nous éclaire.

On finit par s’y faire.

Le vert, c’est pas si dérageant que ça, en fait.

Ça gratte, putain…

Je touche la croute froide qui orne mon front.

 

« Laisse ça tranquille. Si elle tombe, tu vas te vider de ton sang. »

Je ne réponds pas.

Ça ne sert à rien, de toute façon.

 

 

Soudain, alors que rien ne le laissait présager, entre deux rochers, au loin, je distingue une flaque d’eau.

Une oasis ?

Un mirage ?

 

On se dirige vers l’eau.

 

 

Gilgamesh passe à côté sans s’arrêter.

« Hé ! »

« Laisse, aucune importance. Ce n’est que de l’eau. »

« Mais… »

« Laisse, j’te dis. »

 

Il continue sa route.

Il ne s’arrête pas.

Je reste un instant sans trop savoir que faire.

Le suivre ?

Boire ?

Finalement, la raison l’emporte, et je me dirige vers l’eau.

Je pourrai toujours le rattraper, en marchant vite…

 

Je me baisse vers la flaque, et m’apprête à plonger mes mains avec délice dans le liquide frais.

Je suspends mon geste à quelques centimètres de la surface de l’eau.

Mon reflet me regarde avec un étonnement semblable au mien.

Mes mains se dirigent vers ma tête.

Je touche ma « croute »… 

 

« MAIS  C’EST   QUOI   ENCORE   CE   BORDEL ???!!!! »

Je regarde le bout de roche qui rentre dans mon crane.

Normal que j’aie mal…

Une aiguille, un gros cristal de roche noire est fichée dans mon front.

Bien entendu, c’est même pas centré…

 

Je n’ai pas réellement le temps de me perdre en considérations esthétiques.

Mon reflet traverse d’un bond la surface aqueuse et se précipite vers moi.

« Donne moi ça !!! Je veux !!! Je VEUX  ça !!! Je veux autre Ça !! »

 

Elle est toute mouillée.

Je n’arrive pas à l’attraper, elle est trop glissante.

 

Elle me saute dessus.

Me fait tomber.

S’assoit sans ménagement sur mon ventre.

Me martèle la tête de coups de poings...

Et arrache le cristal de mon front.

 

Elle se relève, triomphante.

 

« AH AH AH !!! J’en ai DEUX !!!! AH AH AH ! DEUX !!!»

Elle lève le cristal au ciel.

Elle danse.

 

Je ferme les yeux.

Je meurs.

 

 

 

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19 mai 2010 3 19 /05 /mai /2010 12:06

Dans mon dos, je sens Moi qui agonise.

Elle geint de douleur, la tête poisseuse de sang posée contre la pierre.

Pendant un instant, je songe à l'achever.

Un frisson glacé me parcourt l'échine à l'idée de la regarder en face.

Il m'est impossible de poser le regard sur Celle-que-je-viens-de-tuer. 

"Sorts tes sabres et abrège ses souffrances... Je t'en supplie."


Complètement abasourdie, je le vois hocher lentement la tête et dégainer.

On entend la lame glisser dans la saya. Il s'avance sans bruit vers Moi.

Moi, je tremble et je m'affaisse un peu plus à chaque centimètre de lame révélé. 

Bientôt, je serai assise par terre, recroquevillée, complètement morte de trouille.

Il fait ce que je n'ai pas eu le courage de faire... Il finit la besogne...

Enfoncer sa tête dans la roche... ça, j'ai pu le faire...

Noyer la pierre dans son sang... ça aussi...


Détruire sa vie pour passer une porte...

Et tout ça pour quoi? Je ne sais même pas ce qu'il y a de mieux derrière...


Tremblant de tous mes membres, je m'interdis de me boucher les oreilles.

Et je prie pour que ce qu'il y a de ce côté de la porte vaille un tel sacrifice.

Mais je ne peux m'empêcher d'y penser...

Peut être que c'était mieux "Là-bas"...

Si seulement je pouvais en avoir le coeur net...


Sans peine, la lame traverse les chairs.

Un instant plus tard, la tête roule sur le sol.

Il m'est toujours impossible de regarder la scène.

Seul le bruit me permet de savoir ce qu'il se passe dans mon dos.


Je n'aurai finalement pas pu la regarder.

Elle est morte...


Pendant une bonne partie de la journée, le Démon et son ami ont creusé.

Elle a droit à une sépulture décente.

Nous ne pouvons pas la laisser ainsi, gisant dans son sang.

Dans quelques jours, les charognards se repaîtront d'elle, sinon.

Une tombe est le moins que l'on puisse faire pour ma Clé.


Après plusieurs heures de labeur, le trou a enfin été fait.

 

Ma Clé a été déposée au fond.

Après, ils ont remis en place la terre qu'ils avaient passé tant de temps à ôter.


" Bon, voilà qui est fait..."

Rien ne sort de ma bouche. Je ne peux qu'hocher la tête pour acquiesser.

"Alors...? Contente ? "

" Non..."

C'est le premier mot que je prononce depuis des heures...

" Ha..."

" Et, au fait, pas la peine de nous remercier, c'est pas pour toi qu'on l'a fait."


...


Quelle égoïste je fais...

Une gamine...

Acceptant de tuer quelqu'un pour passer une porte.

Nulle à tout point de vue... Incapable d'assumer mes actes.

Dédaignant de remercier ceux qui réparent mes conneries...


C'est trop tard... Trop tard pour dire merci.

Et de toute façon, je sais qu'ils me riraient au nez si je le faisais.


Comment gérer la situation ?

Obligée de rester seule avec mes remords et mes doutes.

Rescapée de la Pierre Noire, certes... Mais à quel prix...?

Brisé... J'ai l'impression que quelque chose en moi s'est brisé...

Ereintée par ce fardeau qui pèse sur mes épaules creuses, je pleure.

Afligée par ce que j'ai fait, et, surtout, sans savoir pourquoi je l'ai fait.

Un Dueil difficile à faire.


Dormir...

Et espérer que tout ceci n'est qu'un mauvais rêve...


Me voilà seule.

Abandonnée par le Démon et le Samouraï.

Livrée à moi même.

Humiliée...

Espérant les voir revenir, j'attends au pied de la pierre. Longtemps.

Une petite voix en moi finit par me dire qu'ils ont disparu.

Riant de mes malheures, elle me susure à l'oreille qu'ils ne reviendront plus.


Combien de temps suis-je restée assise là?

Espérant leur retour?

Sur la Pierre Noire, responsable de tous mes maux?

Sur la Tombe de ma Clé.

Elle est morte en vain.

Rien...

A priori, rien de bon ne m'attend de ce côté.


Tout est vide. 


Il ne reste plus rien.

Le moi que j'avais vu avant d'entrer n'est plus là.


Samouraï et Démoniaque non plus.

Et la pluie qui commence à tomber...

Sans le moindre nuage dans le ciel.


Combien de temps faudra-t-il pour que mon sang recouvre la pierre?

Obligée de me fracasser seule la tête contre la roche sombre.

N'allez pas croire que je veuille mettre fin à mes jours.

C'est juste le seul moyen que je connaisse pour passer la porte.

Il faut que je retourne vers le Miroir.

Là bas, il y a des voix qui me parlent.

Ici, il n'y a que la Folie qui me guette.

Alors, autant tenter le tout pour le tout.

Bientôt, j'aurai la réponse à ma question.

Une nouvelle fois, je franchirai la porte... Ou je mourrai.

Le sang qui fuit mon front causera ma perte.

Et cette putain de pluie qui n'arrête pas...

Si seulement elle pouvait arrêter de diluer mon sang ! 


Allez, on y est presque...

Voilà... La pierre redevient molle.

Et un bout de miroir apparaît dans le ciel.

C'est bien... Il faut continuer comme ça.


Le reflet me regarde.


Affolé, il martèle la surface du miroir à grands coups de poings.

"Reste ici !!! N'y vas pas !!! N'y vas pas !!!"

Bientôt, le miroir se fissure.

"Reste ici !!! Ne vas surtout pas Là-bas!!!"

Elle casse le miroir, attrape un tesson de verre, et se précipite sur moi...

 

 

 

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17 mai 2010 1 17 /05 /mai /2010 19:24

Ben oui... Je suis trop conne... C'est moi !

Là question, la vraie, c'est : "Qu'est-ce que je fais "Là-bas??"  

...


Je me retourne vers le démon et le samouraï.

C'est quoi, ce bordel, encore?

Il ne sont qu'à quelques dizaines de mètres, et, pourtant, impossible de voir leurs visages...

Ils semblent bouger, se tordre, s'évaporer à tour de rôle.

La seule chose que je ressens clairement, c'est le sourire narquois et la puissante sensation de malaise qui émane d'eux.

Ils se foutent de moi.


"Pourquoi vos visages bougent comme ça?"

"..." 

Je me désigne d'un rapide hochement de tête. 

"Qu'est-ce que je fais "Là bas?" 

Ils se regardent d'un air entendu.

"Tu le sais très bien." 

Que répondre à un être aussi borné ?

Je me lève sans rien dire.


Ils me regardent.

Je les ignore.


Tiens? Leur sourire figé a enfin disparu...

Pas trop tôt. 


J'essaye de me diriger vers moi, mais c'est alors que je réalise que quelque chose cloche.

Il n'y a rien.

Rien.

Rien que ces deux ... trucs ... qui s'étiolent devant mes yeux.

Et qui se foutent de ma gueule depuis tout à l'heure... 


Leurs silhouettes se font de plus en plus ténues.

On commence à voir au travers.

 

Ils parlent.

Sans arrêt.

Je ne les entends plus.

Je ne les comprends plus.

 

Le charabia qui peine à arriver à mes oreilles m'est aussi étranger que mon propre corps.

 

Ils me désignent de la tête.

S'avancent vers moi.

Et traversent mon moi actuel pour entrer dans la pierre noire sur laquelle j'étais assise.

 

Je me retourne. 

Je les suis. 

 

 

 

précédent : Texte 1 (Grenade) : Où suis-je? 

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17 mai 2010 1 17 /05 /mai /2010 19:17
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17 mai 2010 1 17 /05 /mai /2010 19:08

A la base de cette rubrique, un projet tout à fait innédit : Grenade, une lectrice, a fait un texte suite à la lecture de Stophos, et du début de NEED, et l'a mis en ligne sur son blog, faisant intervenir mon ami et co-auteur de NEED le Sieur Shinro et moi même en tant que personnages de son histoire.


Univers décalé.

Texte court mais efficace.


Et voilà que survient l'innatendu.

Grenade nous propose de faire une suite à ce texte.

Bien obligé de relever le défi !

Du coup, je prends le relai, et Shinro la suite de mon texte.

 

Et on ne sait pas quand ça va s'arrêter.

...

 

Vu que le projet a très bien fonctionné, même s'il est un peu au point mort, j'ai décidé de lancer un nouveau sujet à Shinro, suite à un délire qu'on a eu récemment.

 

... 

 

Tout le monde peut participer au projet !

Il suffit de laisser un post disant : "j'ai fait un texte, voici le lien..." reste à voir si tous les co-auteurs l'acceptent...

Vous pouvez tout aussi bien lancer un projet sur votre blog, et proposer à des gens de se joindre à vous pour l'impro.

Je vais créer une rubrique spéciale dans la communauté écriture expérimentale, pour essayer de centraliser les projets et les gens souhaitant participer. Vous pourrez vous y inscrire lorsque ça sera fait.

 

Chaque auteur héberge ses textes, et les lecteurs passent de blog en blog via les liens. 

Il est donc important de bien mettre les liens manuellement vers les textes prédécents et suivant, et, dans la mesure du possible, créer un sommaire regroupant tous les liens. Bonnes lectures à tous et à toutes.

    

 

  

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4 mai 2010 2 04 /05 /mai /2010 22:20

Flash spécial

 

 

 

 

 

06 : 25

 

Mal de crâne.

Mal dormi.

Tête dans le cul.

Le café qui refroidit lentement…

 

Flash spécial…

 

Impression de déjà vu.

 

"Les séparatistes sont de plus en plus nombreux à se faire entendre, ces derniers temps. L’Etat a pourtant été très clair quant à sa position sur ce sujet : les colonies ne seront JAMAIS indépendantes. Le mouvement des colons commence néanmoins à prendre de plus en plus  d’ampleur au fur et à mesure que les semaines passent. Les séparatistes commencent à s’organiser autour d’un leader d’une force oratoire qui n’est plus à démontrer : l’homme connu du grand public sous le nom de « S ».  Voici l’enregistrement  qu’il a fait parvenir à nos services."

 

Le joli minois de la présentatrice disparaît alors de la projection de l’holophone de Johan Fredrick Von Goldberg Steiner pour laisser la place à une image de la station coloniale Barjack II, actuellement en orbite autour de la planète Mars.

Un homme est présent à l’écran, mais l’éclairage à contre jour interdit toute identification. Prudence est mère de Sûreté…  On n’est jamais trop prudent avec les forces de sécurité nationale…

 

"Peuple Terrien. Depuis les débuts de l’ES (ère spatiale), les nations s’affrontent pour obtenir le monopôle spatial, et développer des technologies toujours supérieures à  celles des états voisins, afin de mieux conserver ce monopôle si durement acquis. Aux débuts de l’ECS (Ere Coloniale Spatiale), le fait d’envoyer un vaisseau autonome dans lequel les hommes pouvaient vivre sans ravitaillement terrestre a fait de notre nation l’une des nations phare du développement spatial. Il n’en demeure pas moins aujourd’hui vrai que le contrôle de ces relais coloniaux est entièrement assuré par les colons eux-mêmes. Les vaisseaux n’ont pas besoin de la Terre, nous disposons d’un système démocratique qui légitime toutes nos prises de position et nos décisions politiques. Nous voulons couper les ponts avec la Terre. L’Etat se contrefiche des hommes qui vivent à bord de nos vaisseaux. Ce qui l’intéresse, ce sont les avancées technologiques que nous avons faites en matière de propulsion, en employant l’énergie des  vents solaires notamment. Notre revendication dépasse de loin le strict cadre national. Nous sommes en tractations avec les autres colonies terrestres pour essayer de trouver un accord nous permettant de nous définir, non plus en tant que colonies de telle ou telle nation, mais en tant que Nation Spatiale regroupant l’ensemble des colonies, quelque que soit son origine. La Station Spatiale Inter coloniale ICAROS est achevée. Elle nous servira de Parlement Spatial d’ici peu. Les délégués des nations terrestres y seront conviés en temps et en heure pour débattre de notre situation, et essayer de parvenir à un accord. Nous assurerons la sécurité de chacun.

Un arrangement à l’amiable avec les gouvernements terrestres serait la meilleure solution pour tous. Nos armes et nos vaisseaux sont bien plus puissants que ceux de nos ancêtres que vous avez envoyés coloniser l’espace pour satisfaire vos seules ambitions. Nous n’avons pas l’intention d’attaquer la Terre pour l’instant. Sachez jute que nous sommes en mesure de riposter.

Nous attendons la réponse des autorités terrestres sous 15 jours.

Passé ce délai, chaque incursion dans l’Espace sera considérée comme une invasion, et sera traitée en conséquence."

 

_ Comment ça une station spatiale inter coloniale ? Je n’y comprends rien. De quoi s’agit-il ? Quand ont-ils bien pu bâtir cette… chose ? On n’en a jamais entendu parler ! Allons-nous entrer en guerre ? Ce « S » n’est pas à court d’arguments, son hostilité est justifiée. Allons-nous expier nos fautes envers les colonies ?...

 

6 : 36

 

Il décroche de sa télé.

Il est bien réveillé, à présent, mais complètement hébété par ce qu’il vient d’apprendre.

 

L’holo tourne dans le vide.

 

Les yeux grands ouverts.

 

La tasse à la main.

 

 

« Tiens… Mon café est froid… »

 

 

 

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4 mai 2010 2 04 /05 /mai /2010 22:19

       UN JOUR …

    

 

 

Hier, l’alerte a encore été donnée.

Le ballet des armures mobiles et des soldats de la Rebellion fait maintenant partie du quotidien.

Un jour, je rentrerai dans ses rangs.

Pourquoi nos ancêtres se sont ils laissé marcher sur les pieds ?

Pourquoi avons-nous à subir les retombés de la Terre ?

Maintenant, tout va changer. Avec la venue du général « S », plus de souci à se faire.

Mon père, cet ivrogne, ne comprend rien aux revendications du seigneur S. Il dit que nous retourner contre la terre est la plus grosse erreur que nous puissions faire, et que nous courons tout droit vers la mort si on résiste. Ce type me donne envie de gerber.

Un jour, alors qu’il rentrait de mission, le général S est passé dans les rues de notre cité. Tout le monde l’applaudissait, il était comme une star de télé. Il a pris la parole et pour moi, tout est devenu évidence.

 

« Je m’adresse à toi, cher peuple des colonies. 

Oui je m’adresse à vous, habitants de Mars, de Damoclès, d’Orion, et du reste de l’espace.  

Le temps est venu pour nous de rompre les chaînes qui nous sont imposées par la Terre. Le jour de l’Indépendance est venu. Fini le temps de la soumissions. Apprêtez-vous à entrer dans une ère de liberté, où nous choisirons nos propres lois. Nous ne sommes plus terriens, et ce depuis bien des générations. Rares sont ceux d’entre nous qui ont déjà foulé le sol de cette planète. Nos enfants ne sont ils pas ceux des colonies ? Pourquoi alors obéir aux règles que nous impose une Terre qui nous est inconnue, une planète qui se permet de nous exploiter, alors même qu'elle nous refuse tout accès à son sol ? Nous subissons la menace d’astéroïdes, nous vivons confinés dans nos propres installations, tandis que eux, ils vivent à l’abri de la menace, se pavanant en extérieur,  profitant du produit de notre travail.

Cette époque est révolue.

Moi, je vous promets un avenir meilleur. Pas celui que nous impose Nedé et ses sbires.

Beaucoup me disent que c’est impossible, que nous sommes incapables d’arriver à prendre le pouvoir sur nos vies. A ceux la, et à vous tous, je déclare venue une nouvelle ère.

SOYEZ REALISTES, DEMANDEZ L’IMPOSSIBLE… »

 

Ces mots me frappèrent d’une telle violence que je décidai de faire un jour partie des rangs de la Rebellion. Depuis, j’ai pris pour guide les préceptes du seigneur S. Actuellement je me surpasse dans les études afin de devenir pilote d’amure mobile, afin que mon peuple puisse un jour jouir de l’indépendance qui nous revient de droit.


Je me nome Toboé Ishii.

Je suis handicapé moteur.

Ma famille n’a pas les moyens de me payer un corps sain, alors je reste réaliste, et je demande l’impossible…

 « Un jour je serai pilote d’armure mobile au service du seigneur S. »



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4 mai 2010 2 04 /05 /mai /2010 22:16

18 : 00

En rentrant Den s’est permis une petite sieste, sûrement pour rattraper une partie de son sommeil. Cela fait déjà quelques semaines qu’il passe ses soirées, voire ses nuits, pendu à son ordinateur comme une sangsue. Reprendre l’habitude de se lever tôt le matin n’est pas sans causer quelques coups de fatigue. Il se réveille donc assez durement. La télévision est restée allumée, et actuellement il y passe un documentaire sur les colonies spatiales*. Ce genre d’émissions n’a pas l’air de passionner le jeune homme qui préfère changer de chaîne pour encore une fois regarder les informations. Ce genre de programme est devenu une réelle obsession chez le garçon. Assez étonnant de la part d’un adolescent qui pense que ce monde est pourri. Peut être est ce pour voir si l’on ne parlerait pas de ses antécédents avec la justice. Parce qu’il n’y a pas si longtemps de cela, quand il habitait encore à Nedé, il lui était impossible de faire un pas en dehors de chez lui sans être submergé de questions par les médias. Même si son visage et son identité sont restés tenus secrets par la télévision, il n’en a pas été de même sur le net. Heureusement pour lui l’attention fut détournée sur les vagues d’attentat attribués aux armées rebelles des colonies. On peut dire que ça aura fait un sacré grabuge. Depuis ses récents démêlés  avec la justice, en majeure partie avec la Dorépan corporation, Den est constamment sous surveillance. Que ce soit des écoutes téléphoniques, ou simplement des filatures dans la rue. Chacun de ses faits et gestes sont épiés vingt quatre heures sur vingt quatre. Ce qui explique la présence régulière de Sacha et Micha, qui sont les agents chargés de sa surveillance depuis le premier jour où Den s’est vu affublé de ces terribles accusations. L’affaire ayant commencée il y a deux ans, cela explique qu’ils soient aussi familiers entre eux.

Den se prépare à sortir, il enfile un pantalon noir ainsi qu’un sweat-shirt de couleur identique. Il prend un sac à dos vide, jette un regard par la fenêtre située près de la porte, pour vérifier si l’agent chargé de sa surveillance est bien présent. L’homme en noir se tient bien devant l’entrée de la résidence, assis à l’avant de son véhicule en regardant la télévision sur son poste holographique*.Den décide alors de sortir par la fenêtre de la chambre située du coté opposé. Il saute et se réceptionne silencieusement, maintenant c’est une habitude pour lui. Son appartement n’étant pas au rez de chaussée, il prépare son retour en positionnant un gros bidon métallique sous la fenêtre. Il court vers le fond de la propriété, jette un œil au cas où, et enfourche une moto noire qu’il a cachée dans une ruelle sombre qui longe le mur d’enceinte. Il pousse la moto sur une centaine de mètres, la démarre, et file à toute vitesse vers le centre ville.           

 

            19 : 00

            En plein centre ville, dans la zone ou se retrouvent habituellement les jeunes pour manger, boire un verre, ou s’adonner aux activités des gens de leur âge, Den traverse les rues avec difficulté, se faufilant entre les véhicules en tous genres qui forment un embouteillage fréquent dans cette tranche horaire. Il finit par garer sa moto en face d’une salle de jeux d’arcade dont le nom figure en grosses lettres holographiques « méga gamer stadium ». Den entre et se dirige vers l’espace FPS du complexe, qui se situe au fond de l’une des nombreuses salles du rez de chaussée. Là dans un coin sombre, avec pour seul éclairage les lumières émises par les jeux vidéo, se trouve un jeune homme habillé d’un pantalon large et d’un pull à capuche. Il est armé d’un gros fusil. S’amusant à dégommer des hordes de monstres matérialisés par la technologie holographique. Den s’approche du jeune homme qui ne se fait pas prier pour lui reprocher ses six minutes de retard. Il ne prend  pas la peine de s’excuser et en vient au vif du sujet, ce qui a pour effet de déscotcher son interlocuteur de sa partie. La fouine est un jeune qui bénéficie de contacts avec les voyous des bas quartiers, ce qui lui permet de mettre la main sur toutes sortes de choses et d’en faire un business assez lucratif. La Fouine porte un masque qui lui couvre toute la partie en dessous des yeux, cela lui donne un air dangereux et ridicule à la fois. Sa capuche sur la tête, c’est à peine si l’on peu distinguer ses yeux, cela permet de passer incognito au cas où l’on chercherait à l’identifier. Il se dépêche de donner un sac plein de matériel informatique à Den qui n’en regarde même pas le contenu et qui lui remet à son tour son sac vide accompagné d’une enveloppe assez épaisse. La Fouine en inspecte rapidement le contenu et la fourre dans la poche de son pantalon large. Il fait un hochement de tête pour dire que la transaction est effectuée, et sans retour possible. Den s’en va le premier laissant derrière lui son fournisseur qui le regarde partir avant qu’il ne disparaisse dans la foule de gamers qui ne remarquent même pas son départ. Il rejoint sa moto et retourne chez lui en faisant bien attention à ne pas se faire prendre lors de son retour. L’obscurité de la nuit se fait plus présente, la vie dehors change de visage pour sombrer dans un silence nocturne que viennent perturber quelques cris et sirènes de police ou d’ambulances. La journée a été longue, Den branche son nouveau matériel informatique et prend connaissance du « petit bonus maison » dont lui a fait part la Fouine lors de leur conversation téléphonique. Ce bonus est le tout dernier casque de retransmission graphique neuro adaptable*. Den en est ravi, cela fait bien longtemps que son matériel est dépassé et qu’il rêvait de pouvoir s’offrir ce genre de modèle next génération. Les branchements terminés, il est déjà tard. Demain il y a cours alors il éteint son matériel et part se coucher.    

 

 


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